Référence bibliographique:
Kikanana Maguganduga, E. (2024). Essai d’analyse de la gestion des entités territoriales décentralisées par les autorités non élues face aux impératifs du développement local a la municipalité de Lemba de 2018-2023. Le Carrefour Congolais, (9), 93-126.
Résumé
En vue de booster son développement à partir de l’échelon local, la RD Congo a adopté la décentralisation comme mode de gestion de l’Etat depuis l’avènement de la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour. Cette décentralisation comme mode de gestion a accordé aux provinces et aux Entités Territoriales Décentralisées la personnalité juridique et leur a reconnu la libre administration et l’autonomie de gestion de leurs ressources économiques, humaines, financières et technique. Il leur a confié ainsi la responsabilité de prendre en charge les affaires qui les concernent, notamment la planification du développement. Désormais, les entités locales (ville, commune, secteur et/ou chefferie) devront être animées par les autorités élues des élections urbaine, municipale et locale. Mais malheureusement depuis que ce mode de gestion s’expérimente à pas de doute, les élections urbaines, municipales et locales n’ont jamais eu lieu. Cependant, les entités territoriales décentralisées sont gérées par les autorités non élues c’est-à-dire nommés. Fort malheureux, dans leur mode de gestion l’on constate l’amateurisme caractérisé par l’absence d’un programme cohérent et concerté à la tête de l’entité ; l’improvisation due à la mauvaise planification des actions projetées ; la complaisance dans la prise des décisions et dans leur exécution ; l’érosion de la confiance des administrés à l’égard des autorités politico-administratives ; la corruption, l’arbitraire, la concussion, l’affairisme, la compromission et le tribalisme; l’irresponsabilité des animateurs, etc. qui s’accompagne du sous-développement par effets de la faible mobilisation des ressources propres, les tracasseries administratives et policières, les conditions de travail précaires (statut barémique dérisoire, irrégularité des subventions ou de la rétrocession…), la faible performance des animateurs et la mauvaise perception du contrôle, etc. devenus le caractère actuel de la municipalité de LEMBA. Par ailleurs, la gestion de cette entité est caractérisée par l’inadéquation des ressources aux compétences et mission dévolues à cette dernière.
Or, l’administration territoriale, en sa qualité de cheville ouvrière du gouvernement devra, pour être efficace, efficiente et rationnelle, reposer sur les vertus cardinales traduites par les compétences (savoir, savoir-faire, savoir-faire-faire) des autorités territoriales qui sont requises pour mieux accomplir leur mission et attributions. Pour pouvoir améliorer la gestion de la municipalité de Lemba et booster son développement, il est souhaitable de se pencher sur les compétences managériales et le profil d’un cadre communal. Afin de relever les défis auxquels l’entité est actuellement confrontée, un cadre territorial de demain devra dépasser le stade d’un administrateur gestionnaire (bourgmestre gestionnaire), il devra devenir un manager des organisations.
En effet, Les cadres communaux managers portent une compétence en : analyse de système, procédés de gestion, relations humaines ; Un cadre imprégné de la culture territoriale, s’intéresse aux problèmes sociaux de la population, animateur du développement, s’intéresse à la vie politique, souple en communication efficace. Bref, un manager est un cadre qui utilise harmonieusement les ressources humaines, matérielles et financières à sa disposition afin de satisfaire et les objectifs de son organisation et les besoins de ses collaborateurs et subordonnés. L’objectif de cet article est de démontrer comment les animateurs des entités territoriales décentralisées non élus ou élus soient-ils en leur qualité de cheville ouvrière du gouvernement devra se comporter comme manager des organisations utilisant la méthode de gestion axée sur le résultat. Il ne devra plus demeurer administrateur plaintif et attentiste de 40 % de rétrocession qualifié d’régulière.