Référence bibliographique:
MFUAMBA KATENDE Pierre Mazarin, «Entre le visible et l’invisible : la douloureuse marche de la démocratie en Afrique.», Le Carrefour Congolais, 2, 2019, p.153-173
Introduction
Dans cet article, nous nous proposons de répondre à la question suivante : comment l’espace publique africain pourrait-il se démarquer des forces invisibles qui, d’une certaine manière, font obstacle ou défavorisent sa démocratisation ? Pour ce faire, nous n’allons pas emprunter une démarche herméneutique qui s’attarderait à chercher à comprendre ou à faire comprendre, à expliquer ou à interpréter les expressions clés telles que « le visible », « l’invisible » ou « la démocratisation ». L’on sait néanmoins que lorsqu’il traite de l’invisible et du visible, Platon les considère comme des réalités dont l’une est soumise à la perception sensible et au commerce entre les hommes, c’est-à-dire, en fin de compte, au changement. C’est le monde visible. Tandis que le monde invisible serait fait, quant à lui, de tout ce qui, étant au-delà du sensible, ne peut ni subir des modifications, ni se prêter aux aléas du commerce entre les hommes. Socrate le plaçait à l’intérieur de la personne humaine et Platon à l’extérieur donnant lieu d’une part à une conception internaliste et d’autre part à une vision externaliste du juste et du vrai