« Nzambe asepeli te »

La Covid-19 et polarisation langagière à Kinshasa

Référence bibliographique:

 KAYEMBE KATAYI Delphin, "«Nzambe asepeli te» La Covid-19 et polarisation langagière à Kinshasa", Le Carrefour Congolais, 4,  2020, p.91-110

 

Résumé

L’acquisition de la langue parlée, pour la communication, constitue l’un des exploits à réaliser par le petit enfant auquel les aînés veillent à côté de la marche en bipédie. On comprend pourquoi les railleries s’en suivent lorsque cet apprenant trébuche ou commet des fautes langagières. Parvenir à bien parler et à comprendre l’autre dans sa communauté est vu comme un bond qualitatif dans ce long et pénible processus de socialisation et d’inculturation. 

Et l’un des savants en sciences sociales a souligné l’importance de la langue comme un des fondements de la socialité. En effet, communiquer ne doit pas se limiter sur les aspects d’échanges des paroles, des messages entre individus ou groupes sociaux. La langue, avec tout ce qu’elle véhicule, sert également de support aux valeurs en vigueur dans une société ; présente dans toutes les sociétés et cultures connues, l’existence des interdits de langage participe de cette logique. On ne dit pas n’importe comment n’importe où, voulons-nous insister.