La problématique de la prestation effective des ONG, des médias et de la recherche à l’Est de la République Démocratique du Congo en proie à l’insécurité perpétuelle.

Référence bibliographique:

LUMUMBA TWAHA Emery Patrice, «La problématique de la prestation effective des ONG, des médias et de la recherche à l’Est de la République Démocratique du Congo en proie à l’insécurité perpétuelle.», Le Carrefour Congolais, 1,  2019, p.1114-125

 

Introduction

Surnommée « poudrière de l’Afrique Centrale », le Grand Kivu est en proie aux conflits armés. Ceci entraîne une insécurité permanente qui entrave non seulement la reconstruction et le développement socioéconomique de la RD Congo mais aussi menace la stabilité de toute la sous-région.

L’insécurité à l’Est de RD Congo défraye toujours la chronique avec son cortège de souffrances, ses victimes civiles, ses cohortes de réfugiés, sa confusion militaire ; malgré la présence de la mission des Nations Unies pour la Stabilité au Congo (MONUSCO). En effet, les Casques bleus (dont les « soldats de la paix » assistent parfois en spectateur aux malheurs qui s’acharnent sur cette partie du pays. On croirait que depuis la fin de la guerre du Rwanda en 1994, l’épicentre des conflits s’est déporté à l’Est de la RDC, précisément sur les hautes terres de la crête Congo-Nil ou encore la partie orientale des deux provinces du Nord-Kivu (capitale Goma) et du Sud-Kivu (capitale Bukavu).

Toutes les tentatives de règlement des conflits initiés à cet effet, ont accouché d’une souris. (qui se sont succédé depuis plus d’une décennie se soldent par un échec.). Ainsi, la diplomatie semble être vaincue par les dynamiques de guerre. A titre d’exemple, les résolutions prises en ce qui concerne le désarmement des groupes armés illégaux ne sont jamais allées au-delà de l’effet d’annonce. Un communiqué commun signé à Nairobi par la RDC et le Rwanda le 9 novembre 2007 visant notamment le désarmement des milices, a accouché d’une souris, vu l’insécurité incessante à l’Est. Du 6 au 23 janvier 2008, une « Conférence sur la paix, la sécurité et le développement », réunie à Goma a initié le processus dit « Amani » Amani, paix (paix en swahili) qui a connu l’adhésion de 22 groupes armés. Cette conférence qui s’est à nouveau prononcée sur le désarmement de toutes les milices, s’est avéré tout aussi vaine que les initiatives précédentes. Ce qui donne l’impression que chaque réunion vouée à la recherche de la paix est comme le prélude d’une recrudescence des combats.

De ce qui précède, nous osons dire que l’insécurité est un mythe de Sisyphe à l’Est de la RD Congo. Il serait difficile dans ces conditions de travailler en toute liberté, sans être pris par l’angoisse d’être sous surveillance d’un œil méchant lorsqu’on exerce un métier tel que ceux qui nous intéressent dans cette étude, même si c’est pour le bien-être de la communauté.

Ainsi, notre contribution s’articule autour de trois points notamment, l’historique de l’insécurité à l’Est de République Démocratique du Congo, le problème de prestation des ONG, des médias et de la recherche dans une zone en conflits et les pistes de solution pour une cohabitation pacifique entre les trois secteurs concernés par cette réflexion pour le développement intégral de la République Démocratique du Congo.